lundi, novembre 01, 2004



...j'ai pris le volant, roulé une trentaine de kilomètres vers le nord. La nuit tombait quand au nord je suis arrivé. Tout était uniformément gris, les dunes, la côte, l'intérieur des terres, mon imperméable et même, de ma voiture, la couleur.

Comme en plein jour, ma voiture. Sa couleur.

Je me suis arrêté, en suis descendu, ai fait quelques pas, en repensant à l'histoire de l'autre jour, près de la pharmacie. Les feuilles blanches. Autour du lampadaire municipal. J'aurais dû les compter, j'me suis dit. Bon...admettons... y'en avait quatorze...quatorze feuilles blanches au pied d'un lampadaire, municipal qui plus est...c'est à ce moment que, sentant une légère brise un peu fraîche se lever, j'ai décidé de rentrer. Quelques gouttes, du ciel, sont tombées. Quatorze par minute pendant dix minutes. Cent quarante gouttes. Un peu plus, en fait, parce que les premières qui étaient tombées avant la première minute des dix, n'étaient pas quatorze mais à peine une poignée. Pareil pour les dernières,tombées pendant la poignée de secondes qui a suivi la dixième minute, moins que les doigts d'une main, elles étaient. J'en ai compté trois sur le dos de ma main quand la pluie a commencé et quatre quand elle a cessé. Cent quarante sept gouttes. Sans compter toutes celles qui sont tombées autour de ces cent quarante sept là.

C'est l'automne qui s'installe quand de longs cortèges de gouttes sauvages envahissent le ciel à la nuit tombée.

ikhtoniaradio : Lee Morgan - Boy, what a night