lundi, janvier 31, 2005



Vendredi.
Je sais plus. Comme un brouillard qui effacerait les images de ce jour là au fur et à mesure qu'elles arrivent sans leur laisser le temps d'être mises au point.

Samedi.
Me suis rendu en centre-vie à pied pour profiter de l'air frais. Approchant l'arrêt de bus où j'aurais pu descendre, ai vu le gars, assis sur le banc, en train de lire une bande dessinée. Par moment était tout son corps secoué par des ondes remontées de l'estomac. Alors éclatait de rire comme si, au monde, n'y avait que lui.

ikhtoniaradio : DC Basehead - Play with toys

vendredi, janvier 28, 2005



Mercredi.
Me suis décidé. Ai monté les deux escaliers successifs qui mènent au grenier. Ai ouvert le tiroir du milieu de la vieille commode. Ai pris la pochette bleue. De ses noirs élastiques, l'ai délivrée. S'est ouverte.

Jeudi.
Y suis retourné. Dans l'grenier, j'veux dire. C'est l'armoire et son tiroir central qui m'intéressaient, cette fois. En ai retiré un album photo où, deux par page, les photographies étaient. Comme le savais, me suis rendu directement à la quatorzième photographie pour, ce vendredi, la placer en tête de billet.

ikhtoniaradio : Nick Cave - Sugar sugar sugar

mardi, janvier 25, 2005



Mardi.
Ai plongé la main au fond du tiroir du haut du bureau, en est sorti, au bout des doigts, un carnet à la couverture orange rayée de blanc , l'ai ouvert et, soulignée deux fois, qui se détachait à l'encre bleue sur les petits carreaux, la première phrase écrite ai lu : "Faire de son mieux." Ensuite ? prisonniers de l'obscurité des régions abyssales et glacées du tiroir du haut, les petits carreaux ont attendu, en vain, que vienne l'encre à nouveau couler sur leur surface. De temps à autre, un rai de lumière lointain leur apportait un espoir mais jamais ne s'aventurait la main jusque là. D'où se firent une raison et d'hiberner à jamais décidèrent. Aussi s'endormirent et, surpris, ce soir, réveillés en sursaut, firent, pour retenir les mots, tous les efforts que leur permettaient les maigres forces qui leur restaient mais rien n'y fit et, retenir ne purent que quatre mots : "faire de son mieux".

ikhtoniaradio + so the wind : Neva Dinova - Dances fantastic


Ce lundi ne ressemblait à rien. N'aurait dit qu'il essayait d'passer en douce. D'se fondre dans le paysage. D'se faufiler et quand faut filer hein ? qu'même le vent glacial l'y a un peu aidé. S'est juché sur un nuage, ce lundi, et a filé tout droit vers l'nord-est et qu'n'a même pas pris l'temps de saluer le mardi...D't'façons, reviendra la semaine prochaine. Ouais...! Avec sa tronche de fin de mois.

ikhtoniaradio : Califone - 2 sisters drunk on eachother

dimanche, janvier 23, 2005



L'Dimanche, j'sais pas si t'as remarqué, ça s'prend rarement pour un autre jour. Alors qu'le Lundi ou l'jeudi, ça leur arrive de s'prendre l'un pour l'autre, voire carrément d'se prendre pour un vendredi ou un samedi...et pas n'importe quel samedi, un samedi matin ! Le dimanche, jamais...

ikhtoniaradio : Einstürzende Neubauten - Sand
+
Site officiel

samedi, janvier 22, 2005



Où est passée la fine langue rose bordant, ce matin, l'horizon ?
La grisaille l'a repoussée, un peu plus, aux confins d'un ciel qui, tout au long de la journée, hésita longuement à crachouiller. Ou plutôt qu'une fois le tamis céleste plein, ses trous ont déversé mécaniquement l'eau accumulée en gouttes si fines que d'être mouillé, tout surpris on est.

ikhtoniaradio : Jennifer Terran - Purple rain
+
Site officiel

vendredi, janvier 21, 2005



Au départ, à peine sortie de sa boite, la pantoufle se tient droite. Plus tard, à force de se faire marcher dessus, elle s'écrase. Surtout dans sa bordure arrière qui vient immanquablement se coller sur la paroi interne de la semelle, celle en contact avec la plante du pied. Ce que ce repli sur soi lui coûte se traduit sur la durée et dans son aspect physique par un effilochement plus ou moins grand de la partie de la semelle en contact avec le sol. Ainsi qu'une usure prématurée de la face extérieure de la bordure antérieure. A l'endroit où le talon se pose. C'est un processus lent qui, souvent, s'achève par un trou.

ikhtoniaradio : Coralie Clement - A l'occasion, tu souris + Bye bye beauté

mardi, janvier 18, 2005



...r'marque tout n'a pas été dit sinon ce s'rait bien triste !
C't'une phrase que souvent elle disait.
Laisser une fenêtre ouverte, elle aimait beaucoup.
Se souvenir de tout ce qui a été dit.

ikhtoniaradio : Les Acrobates - impossible

lundi, janvier 17, 2005



Une ampoule. J'en ai eu. Pas l'genre qui s'allume. L'genre qui éclate, se déchire. Sur la plante des pieds, au niveau du talon et je sais pourquoi. Ou crois savoir. Pour aller en boite, ce soir là, j'avais pris d'anciennes chaussures qui se sont révélées, au fil de la soirée, trop petites pour mes nouveaux pieds. De leur côté, les chaussettes étaient trop grandes, les plis se sont multipliés...et la semelle âgée se mit, détachée de son corps d'origine, à flotter. Pas sûr qu'le DJ, ce soir là, m'ait sauvé la vie. M'a pas tué non plus, r'marque.

ikhtoniaradio : Jeanne Balibar - these days

dimanche, janvier 16, 2005



Les coquillages. C'était une autre boite, plus petite parce qu'il n'y en avait pas tant que ça. Du coup, elle aussi, avait, au fil du temps, été remplie avec d'autres poussières : une dizaine d'élastiques colorés, bleu, rouge et vert - un bout de lacet usé provenant d'un de ces chaussures qui prennent si bien la cheville - des trombones, des agrafes, un timbre oblitéré, une enveloppe vide, deux tickets de cinéma, une boite d'attaches parisiennes au tiers pleine, un post it sur lequel était inscrit les huit chiffres d'un ancien numéro de téléphone, une clé de valise, trois coton-tiges.
Et une ampoule 75 W grillée.

ikhtoniaradio : Tanger - aux lumières de six heures

vendredi, janvier 14, 2005



Rien. La boite était vide. La boite à chaussures. Autrefois, il y avait là dedans un nombre considérable de cailloux gris traversés d'une ou plusieurs stries blanches. De toutes formes. Les cailloux.
Il y avait aussi une plume. Deux billes. Un trombone. Deux ou trois punaises à tête plastique colorée qui faisaient du bruit quand étaient remuées. Un crayon gris dont la mine était cassée. Un ticket de cinéma de couleur orange.
Mais aucun coquillage.

ikhtoniaradio : La laque - La sirène dort

mercredi, janvier 12, 2005



Rentré, en pensant que je pensais à rien de particulier si ce n'est qu'il tombait bien ce rayon de soleil sur le feuillage de la haie, tout au long de l'allée...si ce n'est qu'il ne se faisait pas oublier facilement le gravier dans ma chaussure gauche d'où, me suis appuyé contre le mur et ma chaussure, délicatement, ai retiré pour la secouer légèrement et le faisant, au petit bruit qu'il a émis, ai compris qu'il avait rencontré ses compatriotes graviers, lesquels, ne l'attendant pas si tôt, voire pas ou plus du tout, n'avaient rien préparé pour son retour. Pas de fanfare. Rien.

ikhtoniaradio : NightOnlyVisual - Another day

mardi, janvier 11, 2005

Suis sorti.
A l'air libre.
Mercredi.
Je rentre.

ikhtoniaradio + So the wind... : David Hemmings - After the rain

jeudi, janvier 06, 2005



Suis sorti.
Direction centre-vie. La grisaille du ciel avait envahi toutes les façades. Entre chien et loup si l'heure n'était matinale, quelques ombres ont passé. J'en ai suivi une qui m'a mené chez l'squaire qui ouvrait seulement. Errant entre les rayons, les bacs, y ai laissé traîner mes regards sur quelques pochettes...
Macire...



ikhtoniaradio: Bob Dylan - Po' Boy'

mercredi, janvier 05, 2005



Suis sorti.
Profitant d'une courte éclaircie, j'ai marché côté ensoleillé de la rue. Y ai croisé les ombres de lointains passants. M'a dévisagé, sur le pas de sa porte, une dame âgée souriante, "c't'en train d'tourner à la pluie !" un doigt levé vers le ciel et ses nuages. J'ai regardé dans la direction montrée tandis qu'elle rentrait dans son chez elle. Ont disparu les ombres sous les parapluies.
Suis rentré.

ikhtoniaradio + So the wind... : The Denver Gentlemen - Little Darlin'

lundi, janvier 03, 2005



Faisait nuit.
Suis entré dans la cuisine dans un silence vert. La machine à laver la vaisselle affiche le chiffre 2. A la minute dernière, dans les trente secondes, annonçant la fin, elle se libère de ses eaux. Puis le silence à nouveau s'installe sur le chifffre zéro. J'appuie sur le bouton off, me sers un verre d'eau et vais me coucher. Depuis trois heures déjà, une nouvelle année, ici, a débuté et demain est un autre jour.

ikhtoniaradio : Piers Faccini - Come my demons